Chemin des Corbillettes 6

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Chemin des Corbillettes 6

Chemin des Corbillettes 6, 1218 Le Grand-Saconnex

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rue: Chemin des Corbillettes
secteur : 662300050-Grand-Saconnex - Marais
type : Habitation
construction : Avant 1919
étages[1] : 3, pour 9.21 mètres.
Carte

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Cette petite maison d’artiste est construite en 1912 par l'architecte Edmond Fatio pour le compte de Louise Suzanne Gagnebin. Cette dernière possède alors déjà une maison voisine (aujourd'hui disparue) et fait construire afin de procurer à sa cousine, Jeanne Soldano, artiste peintre et céramiste, une petite maison d'été (Python 2007).

Affectant un plan en forme de « T », l'édifice compte trois niveaux : les caves mi-enterrées, un rez-de-chaussée surélevé et un étage de comble, le tout couvert par un toit à deux pans. Une lucarne est percée dans le pan nord-ouest. Ces trois niveaux sont exprimés par des matériaux différents, allant de bas en haut du plus fruste, du plus lourd, au plus léger. Au sud-ouest, sur la façade d’entrée, la plus large et la plus soignée de la villa, les caves se distinguent par un appareil irrégulier fait en pierre de roche ; au-dessus, le rez-de-chaussée surélevé reçoit un crépi ; enfin, sous le toit, le mur-pignon est recouvert d’un bardage en fibrociment (celui-ci probablement ajouté). Sur cette même façade, un perron largement vitré permet d’accéder au rez-de-chaussée surélevé. Couvert par un petit appentis, il est protégé sur ses trois faces par un lambris vertical en bois (les parties en bois sont aujourd'hui ornées de motifs peints en blanc). Au nord-est, à l’opposé de la façade d’entrée, s’accote à la villa une extension de deux niveaux, ajoutée en 1916 (Python 2007) et procurant au rez-de-chaussée une loggia ainsi qu’une chambre supplémentaire à l’étage. Cet arrière-corps est recouvert d’un lambris identique au précédent et couvert par le même toit à deux pans que celui du corps principal.

Aussi modeste soit-elle en apparence, cette petite villa d’artiste est en fait très bien pensée jusque dans ses détails. Les plans de construction montrent le caractère original de la distribution de ce volume relativement exigu: au rez-de-chaussée, une grande pièce servait à la fois de hall d'entrée (avec cage d'escalier), salon et salle à manger; elle était flanquée d'une cuisine et d'une petite chambre de domestiques. L'étage était presque entièrement occupé par un autre grand espace fonctionnant comme chambre à coucher et atelier. Cette conception témoigne des recherches menées par les architectes du début du XXe siècle en vue d’une utilisation plus rationnelle de surfaces parfois très réduites. Les pièces multifonctionnelles qu'imagine ici Edmond Fatio préfigurent certaines parties de l'habitation contemporaine, où les repas, la sociabilité et la circulation se déroulent bien souvent dans un même espace (avec la cuisine en sus). L’expression architecturale du bâtiment inscrit par ailleurs cette maison, aussi modeste soit-elle, dans le courant Heimatstil, encore bien lisible, grâce à la conservation de la majeure part de la substance bâtie et ce malgré l'ajout du bardage à l'étage et d'une ornementation peinte des parties de bois (réversible).[2]
  1. Données fournies en opendata par le site SITG
  2. Référencé dans le recensement architectural du canton (commune du Grand-Saconnex), accessible sur site du RAC

Partie d'une maison qui recouvre le reste.