Route de Suisse 8-10

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Route de Suisse 8-10

Route de Suisse 8, 1290 Versoix

Google maps
rue: Route de Suisse
secteur : 664400081-Versoix - lac
type : Habitation
construction : 0
étages[1] : 0, pour 12.38 mètres.
Carte

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Route de Suisse 8-10

Route de Suisse 10, 1290 Versoix

Google maps
rue: Route de Suisse
secteur : 664400081-Versoix - lac
type : Equipement collectif
construction : 1946-1960
étages[2] : 1, pour 11.45 mètres.
Carte

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Institut Forel de l'Université de Genève.

La Bécassine

Le bâtiment est cadastré comme usine pour le compte de Jean-François Moccand, entrepreneur, en 1871, à proximité d'un ancien moulin, avec une maison d'habitation, un second bâtiment industriel et des dépendances. En 1885, l'achat de la parcelle par Charles Bartholony inclut tous ces bâtiments dans le grand domaine de plaisance de Sans-Souci. Le bâtiment est alors transformé en dépendance devant servir de logement à la gouvernante et au précepteur (Frommel 2005), alors que d'autres sont démolis. La propriété Bartholony est morcelée en 1926 et sa portion septentrionale vendue à Adrien Lachenal. Celui-ci confie en 1928 à l'architecte Julien Flegenheimer la transformation de la grande dépendance en maison de maître, qu'il renomme La Bécassine, alors que l'ancienne maison de Moccand est démolie peu après (cadastration en 1936). L'Etat acquiert la propriété en 1957 et installe des bureaux et un laboratoire dans le bâtiment principal.

La maison est accessible depuis la route de Suisse au bout d'une assez longue allée serpentant entre la Versoix et la propriété de Sans-Souci. Axé sud-ouest nord-est, le bâtiment présente un plan rectangulaire irrégulier avec une courte aile en retour d'équerre au nord-ouest. Il élève un étage sur rez-de-chaussée avec comble partiellement habitable abrité sous un toit relativement bas à deux pans. Le volume s'articule en cinq parties. Les trois tronçons du sud-ouest présentent un caractère rustique, avec des niveaux distincts et un décrochement de toiture. Ils datent probablement, pour l'essentiel, du temps de la conversion de l'usine en dépendance d'un grand domaine. Celle-ci devait contenir, comme les maisons rurales genevoises contemporaines, une partie réservée au logement au midi, avec une façade pignon largement ouverte avec la porte d'entrée centrale, et une partie accueillant les bêtes, ce que rappellent, au rez-de-chaussée, deux portes d'écurie avec chacune sa fenêtre de ventilation. Comme les fenêtres de la façade sud-est, probablement repercées, toute la travée nord-est résulte des travaux effectués en 1928: l'architecte Flegenheimer y établit au rez-de-chaussée de la façade pignon des arcades, qui supportent un étage s'ouvrant par de grandes fenêtres pour apporter une lumière abondante aux nouvelles pièces de réception de ce qui était devenu une maison de maître. L'avant-corps de la façade nord-ouest présente simplement deux niveaux de fenêtres alignées. La porte d'entrée en bois mouluré et à grilles en fer forgé ainsi que les avant-toits à aisseliers sculptés sont un souvenir du décor de la fin du XIXe siècle; en revanche, l'intervention de la fin des années 1920 a tendu vers une uniformisation des façades, probablement dépouillées à ce moment-là de nombreux ornements en bois découpé et sculpté et recouvertes d'un épais crépi, actuellement peint en beige. C'est à cette époque aussi que la toiture, couverte de tuiles plates en écaille, est dotée d'une série de souches de cheminée en béton à chapeau à tuiles.

La parcelle de La Bécassine réunit harmonieusement des bâtiments de plusieurs époques, l'ancien moulin dit Moulin-du-Pont, de la fin du XVIIIe siècle (fiche RAC-VSX-0422), l'usine de 1871, un chalet (fiche RAC-VSX-0374) et une serre (RAC-VSX-0375) de l'époque Bartholony au sein d'un parc dont l'aménagement a été repris avec beaucoup de soin dès 1928. Ses allées et les belles plantations de conifères qu'elles contournent sont fort bien conservées, malgré le sacrifice de la pelouse située du côté de la Versoix lors de la renaturation de 2010. La maison constitue un témoignage intéressant de l'évolution d'un bâtiment à travers les décennies et les fonctions, dont l'équilibre n'est troublé que par quelques aménagements plus récents (un balcon avec échelle de secours métallique ainsi que des tuyaux d'évacuation de gaz). Mais ces défauts sont peut-être temporaires.[3]

Chalet

Ce chalet est probablement construit entre 1885 et 1886 (date de cadastration de la serre voisine) pour Charles Bartholony comme dépendance du château Sans-Souci. Situé sur une vaste parcelle qui s'étend entre la route de Suisse et le lac, au bord de la Versoix, cet édifice de plan carré est placé sous un cordon boisé. En élévation, il se compose d’un étage unique sur rez-de-chaussée, le tout étant coiffé d’un toit à deux pans. Un appareil rustique marque le soubassement, sur lequel se dressent les façades en bois. Celles-ci sont structurées par les éléments de construction : saillie verticale des poteaux et des débordements du lambris ; saillie horizontale, entre les deux niveaux, des têtes de poutre, qui soutiennent un léger encorbellement. La façade pignon sud-est s'ouvre au rez-de-chaussée par un portique à arcades ajourées, ceinturé par un garde-corps sculpté en claire-voie. L'étage, marqué par un cordon décoratif régnant sur les quatre façades, est percé dans chacun des pignons de deux fenêtres jumelées, celles de la façade sud-est étant précédées d'une jardinière en bois ajouré. L'avant-toit lambrissé est soutenu, sur les pignons, par des consoles au profil profondément chantourné. La façade nord-est n'est percée qu'au rez-de-chaussée d'une porte basse et de quelques fenêtres larges et basses ou hautes et étroites, irrégulièrement disposées. Ce petit chalet offre un rare exemple de de pavillon rustique installé dans un grand domaine à la fin du XIXe siècle. Il dépend alors du château voisin de Sans-Souci: il est probable qu'un lacis de sentiers parcourait alors la propriété, le chalet proposant alors un abri pour faire halte au cours de la promenade. Le soin porté au décor d'un si petit ouvrage est remarquable et ne s'explique que par son lien avec une demeure parmi les plus luxueuses du bord du lac Léman. Quoiqu'il ait été restauré et que son état d'entretien ne soit pas optimal, le bâtiment semble en général bien conservé. En outre, s'il a été séparé de la maison principale lors du morcellement de la propriété Bartholony en 1928, il a été inclus dans la portion achetée par Adrien Lachenal avec d'autres bâtiments. Le site, redessiné alors avec soin, est aujourd'hui encore largement préservé.[4]

Serre et cabane

Cette serre est construite entre 1885 et 1886 par Charles Bartholony comme dépendance du château Sans-Souci. Situé en amont d'une vaste parcelle qui s'étend entre la route de Suisse et le lac, au bord de la Versoix, le bâtiment se présente comme une construction carrée, recouverte d’une toiture asymétrique à deux pans. Un avant-toit lambrissé protège, au sud-est, une vaste verrière : celle-ci se glisse entre deux montants en calcaire et repose sur un soubassement dont le niveau inférieur laisse apparaître un appareil rustique. L'éclairage de l'espace intérieur est complété sur la façade latérale sud-ouest par une grande baie vitrée, flanquée sur la gauche par une porte d'entrée. Deux accès supplémentaires sont regroupés sur la façade latérale nord-est : une porte piétonne et sa fenêtre ainsi qu'une porte charretière. Sur cette façade, le soubassement est traité en appareil rustique de calcaire gris, tandis que les portes et fenêtres possèdent des chambranles en blocs taillés dans le calcaire blanc, comme sur la façade sud-ouest.

Adossée contre le mur de soutènement de la route de Suisse, on trouve encore une petite cabane protégée par un appentis.

Ces deux bâtiments liés à l'entretien de la propriété étaient complétées par un accroissement de la serre à l'ouest (depuis à nouveau démolies) ainsi que par des couches, qui sont aujourd'hui encore sont disposées autour de la serre. Plus loin, au nord-est, un haut mur longe le chemin d'accès depuis la route de Suisse. Enfin, un mur bas et circulaire, situé devant la serre au sud-ouest, évoque le souvenir d'un bassin rond, aujourd'hui comblé.

La serre constitue un bel exemple de ce type de bâtiment à la fin du XIXe siècle. Sa substance architecturale est largement préservée. Il faut noter qu'elle s'inscrit dans un environnement vaste et bien conservé, dont l'aménagement a été probablement largement refait après le morcellement de la propriété Bartholony et l'achat de la portion septentrionale par Adrien Lachenal et dont l'organisation comme zone utilitaire du jardin est encore lisible.[5]

Moulin

Cadastré en 1806, ancien moulin dit Moulin-du-Pont, puis dépendance de la maison de maître. [6]
  1. Données fournies en opendata par le site SITG
  2. Données fournies en opendata par le site SITG
  3. Référencé dans le recensement architectural du canton (commune de Versoix), accessible sur site du RAC
  4. Référencé dans le recensement architectural du canton (commune de Versoix), accessible sur site du RAC
  5. Référencé dans le recensement architectural du canton (commune de Versoix), accessible sur site du RAC
  6. Référencé dans le recensement architectural du canton (commune de Versoix), accessible sur site du RAC

Partie d'une maison qui recouvre le reste.