Route de l'Etraz 3

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Route de l'Etraz 3

Route de l'Etraz 3, 1239 Collex

Google maps
rue: Route de l'Etraz
secteur : 661500050-Collex
type : Mixte: logements/activités ou équipement collectifs
construction : Avant 1919
étages[1] : 3, pour 13.78 mètres.
Carte

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Cette ferme est située à un carrefour important du village de Collex, là où la route de Vireloup et celle de l’Etraz rencontrent la route de Collex. Si des bâtiments sont attestés à cet endroit sur le plan cdastral de 1721-1723, ceux-ci sont probablement démolis pour être reconstruits dans les années 1820 (Ackermann, Hans-Moëvi, Roland et Schaetti 1997-2005) et cadastrée au nom de Pierre et Jean Pierre Gindre en 1847.

Cet ensemble agricole se divise grosso modo en deux parties qui, à leur tour, ont été agrandies et modernisées au cours du temps. Essentiellement maçonnée, la première touche quasiment au croisement et adopte un plan en forme de « L » : il s’agit de deux bâtiments d’habitation différents qui se sont mariés à quelques années de distance. Sur ceux-ci, plusieurs caractéristiques sont à noter : sur une aile un balcon très fin supporté par deux aisseliers métalliques, sur l’autre un perron et à côté une descente de cave. A cette équerre aux branches plus ou moins égales, au nord est, s’est ajouté ensuite, toujours maçonné, un développement supplémentaire comprenant de plain-pied une écurie et une grange, puis, au-dessus de celles-ci un fenil. À l’intérieur des deux bras en équerre que forme cette partie ancienne, au sud-ouest, s’étend une cour asymétrique pavées en galets qui est séparée de la chaussée par un mur en boulet de rivière, et deux portails dont ne reste plus que la trace d’un. Ce pavage disparaît progressivement en direction de l’est, au pied d’une aile plus datant vraisemblablement à la fin du XIXe siècle, là où devait commencer un revêtement de sol moderne (en ciment sans doute) qui n’a pas résister au temps, certainement à cause du poids des chars à cet endroit . voir infra. Contre le mur de cette cour s’appuie le bassin d’une fontaine destinée aux bêtes de la ferme.

A la suite de cet ensemble en équerre, en plusieurs étapes, à la fin du XIXe siècle, s’adjoint donc la longue aile susmentionnée qui, de la route au sud-est, aux champs regardant vers le Jura au nord-ouest, se développe transversalement. Mi-maçonnée, mi-charpentée, elle se divise en deux niveaux : en bas se juxtapose une succession d’écuries et de remises et, en haut, une enfilade de plusieurs fenils. Cette aile a deux conséquences : elle vient d’abord clore la cour de ferme ; elle vient ensuite à en créer une autre, à l’opposée, au nord-ouest : une place secondaire. Du côté de la cour ancienne qui regarde en direction de la route, à la réunion des anciens bâtiments maçonnés et de la nouvelle aile transversale, au niveau de la noue formée par la rencontre de leurs toitures, certainement au début du XXe siècle, vient s’intercaler une charpente audacieuse qui est couverte par un toit en demi-croupe. Cette construction moderne abritait il y a peu encore un chargement du fourrage mécanisé qui permettait d’engranger le fourrage directement au niveau du fenil. Au niveau de la cour, à l’endroit où manque le revêtement de sol, arrivaient les chevaux (ou les bœufs) tirant leur lourd chargement. Muni d’un plateau amovible lesté de fourrage, le char était placé sous la charpente de la demi-croupe. Grâce un système de poulies, de câbles et de renvois, les bêtes - précédemment dételées, et munies de colliers -, par leur seule force, hissaient le plateau désolidarisé du châssis du char jusqu’au niveau de plancher du fenil, à plus de cinq mètres de haut (placé à toutes les intempéries, un plateau amovible de ce type est d’ailleurs toujours visible à l’angle nord de cette ancienne ferme). Ces manœuvres répétées ont certainement eu raison du revêtement de sol. Plus tard, à la force animale, fut préféré un treuil électrique toujours en place.

Située à ce qui constitue aujourd'hui l'un des croisements clefs de la localité, cette ancienne ferme fait partie intégrante du paysage villageois de Collex tout en offrant un témoin rare, au niveau du canton de Genève, de la modernisation progressive des exploitations agricoles à partir du milieu du XIXe siècle. Bien qu'il ait été quelque peu usé par le temps, cet édifice conserve miraculeusement une substance originelle quasiment intacte, peut-être grâce au fait que le train de ferme a perduré au moins jusque dans les années 1950. Devenu propriété de la commune de Collex-Bossy, il semble actuellement désaffecté.[2]
  1. Données fournies en opendata par le site SITG
  2. Référencé dans le recensement architectural du canton (commune de Collex-Bossy), accessible sur site du RAC

Partie d'une maison qui recouvre le reste.