Rue du Midi (Hermance) 35 : Différence entre versions

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Maison composée de plusieurs corps de bâtiment, située dans le Bourg-Dessous d’Hermance. Le no 874 est cadastrée en 1731 comme la partie méridionale d’une grande parcelle composée d’une «maison, grange, cour et place» appartenant à Charles Maret. Cette parcelle englobait également, au nord-est, le petit bâtiment no 87. Il est difficile de dire si le corps de bâtiment occidental (no 86) faisait encore partiellement partie de cette parcelle, ou s’il correspond totalement à la surface de la parcelle contiguë, toujours propriété de Charles Maret et composée alors d’une masure. En 1809, ces trois corps de bâtiments – appartenant tous à la veuve Maret – sont cadastrés séparément: le no 86 constitue la maison principale, le 874 la grange, le 87 l’écurie. Le corps de bâtiment no 477, la salle de billard, est cadastré en 1885 seulement. Les bâtiments de la rue du Midi 35 ont longtemps été considérés comme étant situés à l’emplacement de l’ancien Hôpital d’Hermance, probablement à cause de certains titres se trouvant au XVIIIe siècle entre les mains de la famille Maret (Mugnier 1886) et à l’ampleur des bâtiments présentés ici; la Mappe sarde (1731) contredit cependant cette tradition, puisqu’elle signale que les bâtiments hospitaliers se trouvaient plus à l’ouest, sur la rive du lac (voir Rapport de synthèse/K.Queijo 2018). L’ensemble de la rue du Midi 35 n’en présente néanmoins pas moins d’intérêt.
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La maison de l’actuel numéro 35 de la rue du Midi - dite aussi “Maison Naef” - se compose de quatre corps de bâtiment. Les deux principaux, le no 86, de plan rectangulaire allongé, et le no 874, de plan presque carré, s’articulent en L. Le no 86 est contigu au sud au no 477, petit bâtiment de plan presque carré; le no 87 isolé au nord-est de la parcelle. L’ensemble, ceinturé par un mur maçonné, se situe en tête d’îlot; seul le bâtiment 874 est contigu à la rue du Midi 33bis, à l’est.
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Le bâtiment no 86 est haut d’un étage sur rez-de-chaussée, avec combles éclairés par des petites fenêtres rectangulaires directement sous le niveau du toit sur ses côtés longs, et par une lucarne semi-circulaire ouverte dans le pignon sur rue; il est couvert par un toit à deux pans. La façade orientale, côté cour intérieure, est percée d’une arcade d’accès à arc surbaissé menant à l’intérieur de la maison. Plusieurs fenêtres à encadrements de molasse, majoritairement à linteaux surbaissés, s’ouvrent sur les façades (la façade méridionale présentant une large baie).
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L’analyse archéologique (Bujard 1997) a montré que ce bâtiment date de l’époque médiévale. Il se limitait originairement à un bâtiment indépendant plus court, d’un étage sur rez-de-chaussée, construit contre le mur d’enceinte vraisemblablement entre la fin du XIIIe et le début du XIVe; sa porte de cave en plein cintre et sa porte d’entrée à linteau sur coussinets sont les vestiges les plus importants de cette époque encore visibles depuis l’intérieur, au rez-de-chaussée de sa façade nord originale, devenue mur de refend lorsque la maison a été agrandie vers le nord, en pans de bois, vers 1343 (analyse dendrochronologique des poutres du plafond de la cave, visiblement remplacées à cette date, et de solives des pièces septentrionales: LRD; Bujard 1997). Une porte, ouverte après 1435 (datation dendrochronologique de son linteau en bois: LRD) au 1er étage de la façade occidentale, permettait le passage vers un bâtiment voisin, disparu. Plusieurs aménagements datent quant à eux du XVIe siècle: percement d’une baie chanfreinée au rez-de-chaussée de la façade nord (XVe-début du XVIe siècle) et d’une autre à l’étage (après 1503, selon l’analyse dendrochronologique: LRD); création d’un escalier en vis, auquel on accède par un arc surbaissé «marqué à ses extrémités d’une étoile et d’une rosace et sculpté d’un cartouche aux initiales H M entourant une croix et surmontant un coutelas» (Bujard 1997); ouverture d’une porte à linteau à accolade (datée d’après l’analyse dendrochronologique à après 1521); percement de plusieurs portes et fenêtres après 1541 (analyse dendrochronologique des linteaux de bois: LRD); percement d’une fenêtre à meneau à coussièges et aménagement d’une niche en brique abritant un évier dans la cuisine du 1er étage du bâtiment primitif; Jacques Bujard signale encore que «les deux chambres étaient chauffées par des chaudannes placées derrière les cheminées; la belle niche en arc surbaissé de celle de l’étage est flanquée de deux banquettes factices». Un plafond à la française est établi après 1599 (datation dendrochronologique: LRD) au 1er étage du bâtiment primitif. Au rez-de-chaussée de la façade orientale, une fenêtre à meneau a remplacé au XVIIe siècle une fenêtre à linteau de bois daté après 1545 (analyse dendrochronologique: LRD). Toujours selon Jacques Bujard, le XVIIIe siècle voit le percement des fenêtres de la façade occidentale, après démolition du bâtiment mitoyen, alors qu’au milieu du XIXe siècle, le bâtiment acquiert sa forme actuelle (reconstruction de la toiture et d’une partie des plafonds - datés dendrochronologiquement de l’automne-hiver 1845-46 à 1848-49; subdivision des pièces; aménagement d’un 2e étage). La façade sud (dont le tracé correspond à l’enceinte médiévale de la ville), a été reconstruite vers 1876 (Bujard 1997). Des sondages effectués par l’Atelier Saint-Dismas (1990) ont mis en évidence de nombreux vestiges de couches picturales malheureusement difficilement datables, que ce soit à l’extérieur ou à l’intérieur de ce bâtiment, témoignant de différentes étapes décoratives. Mentionnons, sur la façade côté cour, l’enduit à la chaux couleur gris-bleu apposé sur les encadrements des portes et des fenêtres, qui a peut-être été appliqué dès l’origine.
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Selon Jacques Bujard (1997), la salle de billard (no 477), avec son péristyle en bois à colonnes et pilastres ioniques, a été construite en 1876 sur une terrasse surélevée “résultat d’un élargissement des lices réalisé après la démolition des bâtiments adossé à l’enceinte”.
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Les accès au bâtiment 874 se font par le rez-de-chaussée de la façade nord, par une large porte de grange à arc en anse de panier et par une porte d’écurie à arc surbaissé; deux fenêtres à linteau surbaissé éclairent le rez-de-chaussée, tandis que les parties hautes sont éclairées par des oculi ovales (également présents sur la façade sud). Le tout est couvert d’un toit à deux pans et demi-croupes. Selon l’analyse archéologique (Bujard 1997), le bâtiment se situe sur l’emplacement d’au moins deux maisons médiévales; le mur de clôture oriental de la cour date encore du Moyen Âge. Selon Jacques Bujard (1997), la façade nord date du XVIIIe ou du début du XIXe siècle.
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Le bâtiment no 87, une ancienne écurie, de plan rectangulaire, est composé d’un étage sur rez-de-chaussée percé en sa face ouest par une large porte cochère à linteau de bois abritant un pressoir à vin, couvert d’un toit à deux pans revêtus de tuiles plates, et aux murs crépis enduits gris clair. Le vaste avant-toit lambrissé est supporté par des bras de force. Le bâtiment est accessible côté cour par un escalier en bois aménagé probablement en 1985. Une fenêtre aux volets bleus éclaire l’axe du pignon sur rue. Côté ouest, un percement récent éclaire le niveau de l'étage. La façade pignon sud est complètement aveugle. Elle est consolidée par une imposante charpente reposant sur un pilier en bois sur une base en béton. Son mur oriental est adossé à un mur de pierres médiéval, qui fermait la cour au-devant du bâtiment no 874 (Bujard 1997).<ref>[[Category:RAC Hermance]]Référencé dans le recensement architectural du canton (commune de Hermance), accessible sur [https://ge.ch/sitg/geodata/SIPATRIMOINE/SI-EVI-OPS/EVI/edition/fiches/RAC-HER-01/2011-25805_35441_RAC-HER-0115.htm site du RAC]</ref><ref>Objet classé du canton de Genève, MS-c111[http://ge.ch/geodata/SIPATRIMOINE/SI-EVI-OPS/EVI/edition/objets/2011-25883.htm]</ref>
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[[Catégorie:Répertoire des immeubles et objets classés Genève]]
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Version actuelle datée du 24 novembre 2020 à 20:30

Rue du Midi (Hermance) 35

Rue du Midi (Hermance) 35, 1248 Hermance

Google maps
rue: Rue du Midi (Hermance)
secteur : 662500020-Le Bourg
type : Habitation
construction : Avant 1919
étages[1] : 3, pour 12.91 mètres.
Carte

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Maison composée de plusieurs corps de bâtiment, située dans le Bourg-Dessous d’Hermance. Le no 874 est cadastrée en 1731 comme la partie méridionale d’une grande parcelle composée d’une «maison, grange, cour et place» appartenant à Charles Maret. Cette parcelle englobait également, au nord-est, le petit bâtiment no 87. Il est difficile de dire si le corps de bâtiment occidental (no 86) faisait encore partiellement partie de cette parcelle, ou s’il correspond totalement à la surface de la parcelle contiguë, toujours propriété de Charles Maret et composée alors d’une masure. En 1809, ces trois corps de bâtiments – appartenant tous à la veuve Maret – sont cadastrés séparément: le no 86 constitue la maison principale, le 874 la grange, le 87 l’écurie. Le corps de bâtiment no 477, la salle de billard, est cadastré en 1885 seulement. Les bâtiments de la rue du Midi 35 ont longtemps été considérés comme étant situés à l’emplacement de l’ancien Hôpital d’Hermance, probablement à cause de certains titres se trouvant au XVIIIe siècle entre les mains de la famille Maret (Mugnier 1886) et à l’ampleur des bâtiments présentés ici; la Mappe sarde (1731) contredit cependant cette tradition, puisqu’elle signale que les bâtiments hospitaliers se trouvaient plus à l’ouest, sur la rive du lac (voir Rapport de synthèse/K.Queijo 2018). L’ensemble de la rue du Midi 35 n’en présente néanmoins pas moins d’intérêt.

La maison de l’actuel numéro 35 de la rue du Midi - dite aussi “Maison Naef” - se compose de quatre corps de bâtiment. Les deux principaux, le no 86, de plan rectangulaire allongé, et le no 874, de plan presque carré, s’articulent en L. Le no 86 est contigu au sud au no 477, petit bâtiment de plan presque carré; le no 87 isolé au nord-est de la parcelle. L’ensemble, ceinturé par un mur maçonné, se situe en tête d’îlot; seul le bâtiment 874 est contigu à la rue du Midi 33bis, à l’est.

Le bâtiment no 86 est haut d’un étage sur rez-de-chaussée, avec combles éclairés par des petites fenêtres rectangulaires directement sous le niveau du toit sur ses côtés longs, et par une lucarne semi-circulaire ouverte dans le pignon sur rue; il est couvert par un toit à deux pans. La façade orientale, côté cour intérieure, est percée d’une arcade d’accès à arc surbaissé menant à l’intérieur de la maison. Plusieurs fenêtres à encadrements de molasse, majoritairement à linteaux surbaissés, s’ouvrent sur les façades (la façade méridionale présentant une large baie). L’analyse archéologique (Bujard 1997) a montré que ce bâtiment date de l’époque médiévale. Il se limitait originairement à un bâtiment indépendant plus court, d’un étage sur rez-de-chaussée, construit contre le mur d’enceinte vraisemblablement entre la fin du XIIIe et le début du XIVe; sa porte de cave en plein cintre et sa porte d’entrée à linteau sur coussinets sont les vestiges les plus importants de cette époque encore visibles depuis l’intérieur, au rez-de-chaussée de sa façade nord originale, devenue mur de refend lorsque la maison a été agrandie vers le nord, en pans de bois, vers 1343 (analyse dendrochronologique des poutres du plafond de la cave, visiblement remplacées à cette date, et de solives des pièces septentrionales: LRD; Bujard 1997). Une porte, ouverte après 1435 (datation dendrochronologique de son linteau en bois: LRD) au 1er étage de la façade occidentale, permettait le passage vers un bâtiment voisin, disparu. Plusieurs aménagements datent quant à eux du XVIe siècle: percement d’une baie chanfreinée au rez-de-chaussée de la façade nord (XVe-début du XVIe siècle) et d’une autre à l’étage (après 1503, selon l’analyse dendrochronologique: LRD); création d’un escalier en vis, auquel on accède par un arc surbaissé «marqué à ses extrémités d’une étoile et d’une rosace et sculpté d’un cartouche aux initiales H M entourant une croix et surmontant un coutelas» (Bujard 1997); ouverture d’une porte à linteau à accolade (datée d’après l’analyse dendrochronologique à après 1521); percement de plusieurs portes et fenêtres après 1541 (analyse dendrochronologique des linteaux de bois: LRD); percement d’une fenêtre à meneau à coussièges et aménagement d’une niche en brique abritant un évier dans la cuisine du 1er étage du bâtiment primitif; Jacques Bujard signale encore que «les deux chambres étaient chauffées par des chaudannes placées derrière les cheminées; la belle niche en arc surbaissé de celle de l’étage est flanquée de deux banquettes factices». Un plafond à la française est établi après 1599 (datation dendrochronologique: LRD) au 1er étage du bâtiment primitif. Au rez-de-chaussée de la façade orientale, une fenêtre à meneau a remplacé au XVIIe siècle une fenêtre à linteau de bois daté après 1545 (analyse dendrochronologique: LRD). Toujours selon Jacques Bujard, le XVIIIe siècle voit le percement des fenêtres de la façade occidentale, après démolition du bâtiment mitoyen, alors qu’au milieu du XIXe siècle, le bâtiment acquiert sa forme actuelle (reconstruction de la toiture et d’une partie des plafonds - datés dendrochronologiquement de l’automne-hiver 1845-46 à 1848-49; subdivision des pièces; aménagement d’un 2e étage). La façade sud (dont le tracé correspond à l’enceinte médiévale de la ville), a été reconstruite vers 1876 (Bujard 1997). Des sondages effectués par l’Atelier Saint-Dismas (1990) ont mis en évidence de nombreux vestiges de couches picturales malheureusement difficilement datables, que ce soit à l’extérieur ou à l’intérieur de ce bâtiment, témoignant de différentes étapes décoratives. Mentionnons, sur la façade côté cour, l’enduit à la chaux couleur gris-bleu apposé sur les encadrements des portes et des fenêtres, qui a peut-être été appliqué dès l’origine.

Selon Jacques Bujard (1997), la salle de billard (no 477), avec son péristyle en bois à colonnes et pilastres ioniques, a été construite en 1876 sur une terrasse surélevée “résultat d’un élargissement des lices réalisé après la démolition des bâtiments adossé à l’enceinte”.

Les accès au bâtiment 874 se font par le rez-de-chaussée de la façade nord, par une large porte de grange à arc en anse de panier et par une porte d’écurie à arc surbaissé; deux fenêtres à linteau surbaissé éclairent le rez-de-chaussée, tandis que les parties hautes sont éclairées par des oculi ovales (également présents sur la façade sud). Le tout est couvert d’un toit à deux pans et demi-croupes. Selon l’analyse archéologique (Bujard 1997), le bâtiment se situe sur l’emplacement d’au moins deux maisons médiévales; le mur de clôture oriental de la cour date encore du Moyen Âge. Selon Jacques Bujard (1997), la façade nord date du XVIIIe ou du début du XIXe siècle.

Le bâtiment no 87, une ancienne écurie, de plan rectangulaire, est composé d’un étage sur rez-de-chaussée percé en sa face ouest par une large porte cochère à linteau de bois abritant un pressoir à vin, couvert d’un toit à deux pans revêtus de tuiles plates, et aux murs crépis enduits gris clair. Le vaste avant-toit lambrissé est supporté par des bras de force. Le bâtiment est accessible côté cour par un escalier en bois aménagé probablement en 1985. Une fenêtre aux volets bleus éclaire l’axe du pignon sur rue. Côté ouest, un percement récent éclaire le niveau de l'étage. La façade pignon sud est complètement aveugle. Elle est consolidée par une imposante charpente reposant sur un pilier en bois sur une base en béton. Son mur oriental est adossé à un mur de pierres médiéval, qui fermait la cour au-devant du bâtiment no 874 (Bujard 1997).[2][3]
  1. Données fournies en opendata par le site SITG
  2. Référencé dans le recensement architectural du canton (commune de Hermance), accessible sur site du RAC
  3. Objet classé du canton de Genève, MS-c111[1]

Partie d'une maison qui recouvre le reste.