Tour d'Hermance

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Tour d'Hermance

Rue du Couchant 17, 1248 Hermance

Google maps
rue: Rue du Couchant
secteur : 662500020-Le Bourg
type : Equipement collectif
construction : 0
étages[1] : 0, pour 10.52 mètres.
Carte

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tour d’Hermance, ronde, formant, avec les parties basses de la courtine S-E, les derniers vestiges du château, que le Dauphin de Viennois Humbert II de Faucigny fit transformer en 1337-39 par son arch. Mermet de Jonzier, dit Rosset, de Bonne-sur-Menoge (Haute-Savoie). Elle appartient peut-être à la période de fondation du bourg et fut sauvée par Henri Boissier qui acheta le domaine de la Tour sous la Révolution et y fit construire une grande maison (agrand. et transf. ap. 1902 en maison de retraite). Meilleur exemple de donjon circulaire des XIIIe-XIVe s. dans la région, constr. en quartiers de molasse du lac, sur trois étagesséparés par des planchers (auj. des galeries), avec une porte au niveau du 2e étage, accessible depuis le chemin de ronde de la courtine, et un escalier annulaire aména- gé dans l’épaisseur des murs jusqu’à la terrasse sup. (toit et crénelage disparus). Le rez et le 1er étage étaient aveugles avant le percement de portes au XIXe s. Les 2e et 3e étages étaient éclairés, comme l’escalier, par d’étroites archères. La salle du 2e étage possédait une cheminée et celle du 3e un accès à des latrines en saillie à l’O (disparues).[2][3]

Tour située à l’angle sud-ouest de la colline du Bourg-Dessus d’Hermance, attestée dès 1339. Cadastrée en tant que telle pour la première fois en 1809; elle est alors propriété de la veuve de Michel Maret. En 1731, le cadastre sarde ("Mappe sarde"), sans mentionner son existence, signale à son emplacement des pâturages appartenant au marquis Jean Antoine Ferod.

De plan circulaire, avec un diamètre extérieur à la base de 12,30 m et un vide intérieur de 5,70 m, construit en blocs de molasse régulièrement appareillés (Blondel 1956), il s’agit là du dernier vestige du château construit vers 1318 par Hugues Dauphin, sire de Faucigny, pour renforcer la place-forte formée vers 1247 par le sire Aymon II de Faucigny (de la Corbière 2002 ; Blondel 1956 mais avec datation erronée). Selon une description établie en 1339 (Carrier/de la Corbière 2005), la nouvelle forteresse comprenait deux grandes tours bâties face au bourg inférieur et reliées par une courtine très puissante : l'une carrée, dotée de trois planchers (5 toises de hauteur), et celle décrite ici, ronde (6 toises de hauteur).

La distribution actuelle de cette tour est en partie due à l’époque moderne. L’intérieur est ainsi aujourd’hui divisé en trois niveaux. Le rez-de-chaussée est accessible depuis deux des trois portes, à piédroits moulurés et à fleuron sommital (perdus, il n’en reste que le négatif dans le parement de pierre), percées de plain-pied; les murs de ce premier espace circulaire, revêtus d’un enduit ocre moderne, comportent encore un décor en structure en bois, à arcatures en ogive scandées par des quadrilobes (déjà décrit par Fontaine-Borgel en 1888); la troisième porte du rez-de-chaussée donne sur un réduit (non visité); tant le percement des trois portes (Bujard 1997) que l’aménagement du rez-de-chaussée datent du XIXe siècle. Les deux niveaux supérieurs sont accessibles par une porte ouverte au 1er étage, probablement également au XIXe siècle, à laquelle on accède en empruntant un muret maçonné pittoresque, construit sur le tracé de la courtine médiévale. Les deux niveaux sont praticables à l’intérieur par des galeries modernes longeant les murs. La tour est couronnée par une coupole de briques avec oculus ouvert, construite soit lors de l’aménagement d’un belvédère dans la première moitié du XIXe siècle, soit au XVe ou au XVIe siècle (Bujard 1997).

À l’époque médiévale, la tour était flanquée par deux murs de courtine, au sud et à l’ouest; ce dernier en particulier a laissé d’importantes traces d’arrachement sur les parois extérieures, qui permettent de voir qu'il était épais de 3,20 m et haut de 8, 50 m environ; un chemin de ronde se trouvait au sommet (Bujard 1997). La tour était divisée en 5 niveaux séparés par 4 planchers (comme l’indiquent les retraits de maçonnerie des murs intérieurs: Bujard 1997), reliés entre eux (à l’exception du rez-de-chaussée) par un escalier ménagé dans la maçonnerie (encore utilisé aujourd’hui pour passer du 1er au 2e étage). Pour répondre aux besoins défensifs, le rez-de-chaussée et le 1er étage étaient alors probablement aveugles (bien qu’on ne puisse pas exclure la présence de meurtrières à l’emplacement des portes percées au XIXe: Blondel 1956). L’accès se faisait depuis le sud, par une porte à linteau sur coussinets ouverte au 2e étage; les corbeaux en dessous de son ouverture indiquent qu’elle était accessible par une passerelle certainement en bois, depuis le chemin de ronde sud (Bujard 1997). Le 2e et le 3e étage comportaient des archères; l’une d’elles conserve encore des très anciens graffitis sur les parois de sa large embrasure; ceux-ci représentent plusieurs figures humaines, des rosaces, des armoiries (Savoie?) et une inscription. L’espace du 2e étage était chauffé par une cheminée (vestiges visibles à l’intérieur); celui du 3e était doté de latrines en saillie (vestiges visibles depuis l’extérieur); le dernier étage comportait cinq baies (bases encore conservées: Bujard 1997). D’après Blondel (1956), l’ensemble était couronné d’un toit conique.

Des fouilles de sondages archéologiques effectuées à proximité de la tour, en prévision de l’extension de l’EMS, n’ont permis de découvrir aucune trace d’occupation ancienne (Terrier 2008). Fontaine-Borgel (1888) signale cependant qu’un habitant d’Hermance, le Dr. Mayor, possédait des blocs de pierre ramassés sur l’emplacement du château.[4]
  1. Données fournies en opendata par le site SITG
  2. mentionné dans le Guide artistique de la Suisse, Tome 4a, établi par la Société d'histoire de l'art en Suisse, page 843
  3. Objet classé du canton de Genève, MS-c60[1]
  4. Référencé dans le recensement architectural du canton (commune de Hermance), accessible sur site du RAC

Partie d'une maison qui recouvre le reste.