Villa Marie-Merry

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Villa Marie-Merry

Route de Chêne 35, 1208 Genève

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rue: Route de Chêne
secteur : 662121041-Les Allières
type : Habitation
construction : 1919-1945
étages[1] : 3, pour 11.67 mètres.
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Villa Marie-Merry

Avenue GODEFROY 2, 1208 Genève

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rue: Avenue GODEFROY
secteur : 662121041-Les Allières
type : Habitation
construction : Avant 1919
étages[2] : 4, pour 11.9 mètres.
Carte

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Dans un quartier de villégiature depuis 1870, Louis Vial (qui collaborera avec au Square de Montchoisy (1926-1929), construisit 2 maisons en 1910-1911.

  • La Villa Marie, située au 2, avenue de Godefroy (entrée par la Route de Chêne 33) et
  • La Villa Marry, située à la Route de Chêne 35.

Les deux maisons sont identiques, hormis la décoration et les couleurs. Style "à l'italienne", avec avant-toit. L'architecte tourne ici volontairement le dos au "style suisse" et au vocabulaire Art nouveau. Avant de corps agrémenté de vitraux colorés. Décor avec des éléments du langage classique : chaînage d'angle, modillons, triglyphes, caissons peints. Nous sommes proches de la veine Art déco par la simplification des motifs. [3]

Villa Marie-Mary2.jpg
Villa Marie-Mary.jpg

En 1910, à front de rue, s'élèveront les deux belles maisons italianisantes conçues par Louis Vial (1878-1957), repérées depuis longtemps par les divers inventaires, le SMS et la CMNS pour leur valeur rouge, soit valeur de classement. Il s'agirait maintenant de notre point de vue d'introduire la demande de classement de ces deux maisons qui forment un ensemble architectural et paysager de qualité exceptionnelle à front de la route de Chêne. Louis Vial (1878-1957) est une figure intéressante et encore relativement méconnue de l'architecture genevoise du début du XXe siècle. On lui doit notamment en dehors de deux villas florentines, le stade de Frontenex (1920-1921), le n° 56 quai Gustave Ador (1928-1929), une collaboration aux immeubles du square A de Montchoisy (1926-1929) de Maurice Braillard, ainsi qu'au n° 9, rue de St-Jean. Les deux villas locatives sont des constructions singulières dans le paysage genevois des années 1910. Elles ne se rallient ni au grand courant finissant du Heimatstil à la façon d'Edmond Fatio, ni au style éclectique tardif international comme le pratique Marc Camoletti. Elles rappellent davantage les quartiers de villas 1900 ultramontins, comme ceux de Turin ou de Rome. Ces caractéristiques à l'italienne sont soulignées par la présence d'une végétation méditerranéenne où le pin maritime joue un rôle particulier comme contrepoint à l'helvétique épicéa. Le n° 2, avenue Godefroy (parcelle n° 824, 952 m2), soit la Villa Marie, à l'origine propriété de M. Montant de même que sa voisine, est aujourd'hui la propriété de Monsieur Thierry Barbier-Müller; le n° 35, route de Chêne (n° 826, 1029 m2), soit Villa Merry, appartient aujourd'hui à Madame Yolanda Rethoret. Conçues simultanément par Vial, les deux maisons forment un ensemble remarquable; l'appellation des deux maisons jouent sur l'homonymie, tout comme quelques années auparavant Golay & Cavalli s'amusaient à l'avenue Pictet-de- Rochemont en construisant deux immeubles en vis-à-vis sous l'appellation Maison des Paons et Maison du Pan. Pareillement sises sur un socle de roche rustiquée, chaînées de tailles en forts bossages en table, articulées d'avant-corps et d'un jeu de balcons, elles se tournent entièrement vers le Salève, la façade arrière, peu percée, étant proche de la litote architecturale. Sur la belle façade au contraire s'épanouissent des loggias agrémentées de vitraux raffinés, peut-0 être la production de l'atelier Bonnet & Enneveux. Le langage des façades ironise sur les motifs classiques tels que triglyphes, gouttes, modillons, crossettes, détournés en une sorte de parodie "Déco"; la traditionnelle rosace des caissons romains sort de son contexte habituel et prend corps en un motif polychrome tridimensionnel, reliée par une guirlande peinte évoquant les palmettes. Une toiture plate revêtue de tuiles courbes projette des avant-toits presque "wrightiens" à l'ombre desquels court une frise peinte de motifs stylisés d'éléments de guirlande. Les garde-corps des balcons, les portes et portails illustrent l'art de la ferronnerie qui se joue des volutes et des grecques dans un esprit déjà Déco, probables productions de l'atelier Wanner ou des frères Vailly, les meilleurs serruriers du temps. Chaque maison comporte un spacieux appartement résidentiel par étage desservi par l'escalier en demi hors-d'oeuvre placé sur la façade occidentale11. Un hall d'entrée s'ouvre sur le salon d'angle pourvu d'un balcon, séparé de la salle à manger dotée d'une loggia en bow-window par une porte coulissante et une première chambre prise dans la partie arrière de la maison. Une grande chambre occupe l'angle sud-est de la maison, séparée par la salle de bains de la troisième chambre à l'angle nord-est. La cuisine est flanquée est des W.C. et de la chambrette de bonne. Des transformations furent effectuées au n° 33, route de Chêne par Albert Rossire en 193512, puis en 195213.

Ces villas n'ont pas pu être visitées dans le cadre de la campagne d'inventorisation détaillée que nous avons menée. Nous savons néanmoins qu'elles comportent encore beaucoup de substance ancienne de grand intérêt dans leurs intérieurs, substance qui devrait faire l'objet d'une inventorisation détaillée en vue du classement des deux demeures.[4][5][6][7]
  1. Données fournies en opendata par le site SITG
  2. Données fournies en opendata par le site SITG
  3. La Belle époque de l'ornement à Genève 1890-1920, éditions Infolio, Björn Arvidsson et Fabienne Fravalo, p. 288-289
  4. Cité dans L'INSA, Inventaire Suisse d'Architecture 1850-1920, volume 4 (1982)
  5. Rapport de visite des maisons situées dans le quartier des Allières, par Leïla EL-WAKIL
  6. mentionné dans le Guide artistique de la Suisse, Tome 4a, établi par la Société d'histoire de l'art en Suisse, page 796
  7. Cité dans "Le Grand Siècle de l'architecture genevoise", édité par la société d'art public, page 108

Partie d'une maison qui recouvre le reste.