Chemin des Crêts-de-Pregny 25

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Chemin des Crêts-de-Pregny 25

Chemin des Crêts-de-Pregny 25, 1218 Le Grand-Saconnex

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rue: Chemin des Crêts-de-Pregny
secteur : 662300020-Les Blanchets
type : Habitation
construction : Avant 1919
étages[1] : 4, pour 11.28 mètres.
Carte

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Autrefois réunis dans un même grand domaine, la maison de maître (n.25) et et sa ferme à côté (n. 27), sont aujourd’hui divisées en deux parcelles différentes. Une cour commune faite de cailloux de rivière les réunit, même si celle-ci, du côté de l’habitation, a été récemment reprise. Le premier fonds est d’une grandeur moyenne, le second par contre d’une étendue beaucoup plus vaste d’où son nom de « Grand-Champs ». En effet, à partir de la ferme, les terres cultivées s’étirent d’abord au nord-ouest, le long d’une belle haie d’arbres de haute venue, jusqu’au lieu-dit « Les Blanchets » qui est bordé par le chemin de Sandedis, ensuite au nord-est jusqu’au chemin de Machéry, puis au carrefour touchant à Prégny, à l’est, jusqu’au chemin des Crêts-de-Prégny, et enfin jusqu’au chemin des Manons, au sud-ouest, qui touche à la voie de crête conduisant à la propriété.

Le numéro 25 se divise en deux parties : la maison de maître et sa débridée. La physionomie de la maison se révèle véritablement sur sa façade sud-est, côté jardin, et non pas du côté cour, c’est-à-dire des communs, où plusieurs transformations ont été opérées. Là, au sud-est, règne une ordonnance néoclassique tout à fait dans le style Restauration. Sous un toit en bâtière jadis percé de deux lucarnes (il n’en reste aujourd’hui plus qu’une) se superposent trois niveaux : un rez-de-chaussée, un premier étage et enfin des combles aménagés. La régularité des percements - porte-fenêtre au centre donnant sur le jardin, avec un lambrequin en guise d’auvent, et croisées établies de part et d’autre de cette entrée, avec une véranda à l’est, dénote d’une tradition genevoise néoclassique bien établie. Au sud-ouest et au nord-ouest, les façades sont beaucoup moins régulières, et cela certainement depuis l’origine, puisqu’elles sont secondaires, l’une donnant en limite de parcelle sur une partie boisée, l’autre sur la cour, la débridée et la ferme. C’est surtout en toiture, dans les combles, que les transformations sont les plus visibles avec la création de deux berceaux cintrés à la façon bernoise : le plus grand côté cour, certainement en lieu et place d’une lucarne ancienne, le moindre du côté du bois, et en plus de manière asymétrique. Côté cour, cette adjonction permit d’installer un balcon et de percer une porte-fenêtre, une installation qui, malgré les apparences, n’a rien de pareil avec les anciens balcons qui ornent la maison : en comparaison avec ceux-ci, sa plate-forme est plus grande, elle n’est pas portée par quatre aisseliers métalliques, et le garde-corps offre un décor beaucoup plus pauvre. Sur la même façade, il suffit de voir au premier étage l’un des deux balcons d’origine pour s’en convaincre. Le second, sur le mur de pignon sud-ouest, installé au niveau des combles, est un spolia déplacé au moment des transformations en toiture. Autrefois, comme son homologue, il embellissait le premier étage. Là encore, pour se convaincre de cette transformation, il faut regarder l’étrange encadrement de la porte-fenêtre qui ouvre sur le balcon, et sa place totalement incongrue à ce niveau. En somme, une sorte d’«hélvétisation » comme d’autres bâtiments genevois.

En outre, sur la façade nord-est de cette maison se développe une débridée dont le plan forme un « L ». Maçonné, le rez-de-chaussée accueillait dans l’alignement du logement de maître une écurie pour le ou les chevaux (de selle ou d’attelage), et à côté une sellerie. En retour d’équerre était la remise pour la voiture. L’étage dévolu aux palefreniers est en pans-de-bois. Quant au toit en bâtière de ce rural, qui finissait en croupe du côté de la ferme, il est actuellement en travaux. Sont installées dans les combles des lucarnes à face triangulaire qui reprennent les poteaux de décharge (ou les continuent), qui solidifient le premier étage. À partir d’un noyau néoclassique encore très visible côté jardin, les transformations tendant à hélvétiser cette maison se rencontre à de multiples reprises dans le canton après le tournant esthétique qui s’opère après l’Exposition nationale de 1896. Quant à la toiture de la débridée, elle reste dans l’esprit de l’architecture en pans-de-bois La qualité de cette architecture d’origine néoclassique, même si elle a été reprise dans certaines de ses parties, avec sa débridée contiguë, et la ferme de l’autre côté de la cour, avec de surcroît l’étendue paysagère du « Grand-Champs », forment un ensemble de grande qualité qui, au Grand-Saconnex, a miraculeusement échappé au morcellement parcellaire moderne.

[2]
  1. Données fournies en opendata par le site SITG
  2. Référencé dans le recensement architectural du canton (commune du Grand-Saconnex), accessible sur site du RAC

Partie d'une maison qui recouvre le reste.