Quai d'Hermance 10

De geneva wiki
Aller à : navigation, rechercher
Quai d'Hermance 10

Quai d'Hermance 10, 1248 Hermance

Google maps
rue: Quai d'Hermance
secteur : 662500020-Le Bourg
type : Habitation
construction : Avant 1919
étages[1] : 3, pour 11.07 mètres.
Carte

Chargement de la carte…

La maison - également appelée «maison Bossart» - est située dans le Bourg-Dessous d’Hermance. Elle est déjà cadastrée en 1731 comme «maison, grange et place» appartenant à Charles Maret. En 1809, l’ensemble est signalé comme divisé en quatre parcelles: une place (au sud-ouest) et une maison (au nord-ouest) appartenant à Jacob Delarue; une grange (au sud-est) et une maison (au nord-est) appartenant à George Aimé Delarue.

La maison, située face au lac, longée par la rue Centrale au nord et par la rue du Midi au sud, n’est contiguë que du côté est, à la ruelle des Galeries 3 (nord-est) et à la rue du Midi 34 (sud-est). Alors qu’elle est aujourd’hui séparée du lac par le quai d’Hermance, en 1731, elle semble avoir «les pieds dans l’eau» (Ruffieux & Berti 2014). De plan rectangulaire, elle s’élève sur deux étages sur rez-de-chaussée, couverts par un toit à deux pans et demi-croupe revêtu de tuiles plates. Sa large façade côté lac, infléchie en son centre, s’articule en cinq travées de fenêtres rectangulaires, avec deux portes au rez-de-chaussée. Sa façade sud, tripartite et haute d’un seul étage, est protégée par un avant-toit très débordant permettant de créer des espaces abrités en avant de la façade proprement dite. La partie gauche – flanquée par un mur occidental percé d’une arcade en plein cintre surmontée par une baie vitrée – correspondait à la partie d’habitation avant la réhabilitation du bâtiment en 2014; elle est percée, au rez-de-chaussée, par une porte et une fenêtre à encadrements de molasse appareillée avec linteau surbaissé délardé; un escalier extérieur tournant mène au 1er étage. La partie centrale de la façade correspondait à la grange; elle est percée par une grande porte à arc surbaissé, surmontée par une large baie vitrée rectangulaire. Le rez-de-chaussée de sa partie droite – partie qui, avant 2014, correspondait à l’étable et à l’écurie – n’est percé que d’une porte rectangulaire, tandis que le 1er étage, agrémenté d’une galerie en bois (tranformation de l’ancien fenil en 2014), est percé d’une porte et d’une baie rectangulaire. Les trois parties de cette façade sud sont séparées l’une de l’autre par des murets; celui de gauche, élevé au-dessus du parapet de l’escalier extérieur, se poursuit par une structure en bois. La façade nord, haute d’un seul étage sur rez-de-chaussée, s’articule en trois travées de fenêtres à encadrement rectangulaire, avec porte au rez-de-chaussée, à l’est, dans un traitement identique à celui de la façade occidentale.

Les analyses archéologiques (Zoller 2012; Ruffieux & Berti 2014) ont montré que le mur mitoyen oriental du bâtiment présente – jusqu’à la moitié du 1er étage – une maçonnerie de pierres de rivière disposées en biais et datant du XIIIe siècle, qu’il était percé par deux meurtrières à encadrements chanfreinés, et qu’il pourrait par conséquent avoir constitué une partie du mur d’enceinte occidental de la ville (Deuber Ziegler & Deuber 2012). Ce mur a par la suite été surélevé trois fois, en fonction des travaux de construction aux maisons qui sont venues s’y adosser (vestiges des limites de murs pignons, appartenant peut-être aux maisons mitoyennes). Les murs de la moitié nord de la maison, particulièrement épais, sont postérieurs au XIIIe siècle; ils sont posés sur des fondations à gros moellons, et leurs ouvertures actuelles sont venues remplacer des ouvertures anciennes plus étroites, dont quelques vestiges ont été observés (Deuber Ziegler & Deuber 2012; Ruffieux & Berti 2014). Il semblerait que cette moitié nord ait constitué la partie primitive du bâtiment du quai d’Hermance 10 – probablement «un bâtiment civil construit en avant du mur d’enceinte à une époque où la défense du front du lac n’était plus aussi sensible qu’au XIIIe siècle», entre le XIVe et le XVIIe siècle (Ruffieux & Berti 2014) –, à partir de laquelle celui-ci s’est développé en plusieurs étapes de construction. Une première extension vers le sud-est semble avoir eu lieu avant 1731, le long du mur d’enceinte, aboutissant – comme le supposent Ruffieux et Berti – à la grange attestée sur la mappe sarde et cadastrée à cet emplacement en 1809. Le quart sud-ouest du bâtiment actuel, à partir du niveau du désaxement de la façade occidentale, a été construit en deux phases: une première entre 1809 et 1849 (phase V du plan de Ruffieux & Berti 2014), prolongée vraisemblablement en 1865 (phase VI/VII du plan de Ruffieux & Berti 2014), époque également probable d’ouvertures à encadrements de molasse dont les vestiges ont été observés (ils sont aujourd’hui recouverts par le crépi; Ruffieux & Berti 2014).[2]
  1. Données fournies en opendata par le site SITG
  2. Référencé dans le recensement architectural du canton (commune de Hermance), accessible sur site du RAC

Partie d'une maison qui recouvre le reste.