Route de Ferney 145

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Route de Ferney 145

Route de Ferney 145, 1202 Genève

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rue: Route de Ferney
secteur : 662300041-La Tour - Chapeau-du-Curé
type : Autre bâtiment
construction : 0
étages[1] : 0, pour 8.17 mètres.
Carte

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Propriété de campagne dont les origines remontent à la première moitié du XIXe siècle et dont subsiste la dépendance, cadastrée en 1866 au nom de Pierre Béraud, un homme de lettres installé à Paris (bât. 111). L’ancienne maison de maître, quant à elle, est démolie en 1903, pour être remplacée par un bâtiment plus vaste, édifié par Adrien Peyrot pour le colonel vaudois Horace Jaccard et sa femme, Alice Carrel (bât. 107, cf. 145 route de Ferney, fiche RAC-GSX-1088), accompagné par une conciergerie (bât. 110). Des bâtiments sont ajoutés dès 1939, alors que l’ensemble a été réaffecté en garderie d’enfants (bât. 112, puis des annexes à l’ancienne villa, bât. 105 et 106).

Depuis la route de Ferney jusqu’au fond de la parcelle, se succède par ordre d’apparition : en premier lieu, le portail d’entrée, dont le pilier de droite porte le nom gravé dans la pierre de la propriété, « La Cotière » ; juste après, du même côté, le pavillon de style rustique du gardien (bât. 110) ; en face, à gauche, mais en partie cachée par un rideau d’arbres et d’arbustes, la débridée c’est-à-dire, les remises, l’écurie, la sellerie, le logement et le fenil (bât. 111) ; derrière ce commun, et parallèlement à lui, après une cour intérieure, un bâtiment comprenant deux garages automobiles et une salle de squash (bât. 112) ; après, en suivant une courte allée, la villa (bât. 107), la cour qui la précède et, à l’arrière, les annexes plus récentes de la garderie d’enfants (bât. 105 et 106) ; au pied de la villa, au sud, le vaste parc paysager agrémenté d’arbres centenaires. Enfin en fond de parcelle, côté sud-est, donc loin de la vue privilégiée en direction du parc et des Alpes, sont regroupés les installations ordinaires à la vie d’un grand domaine : basse-cour, boîtons, remises et jardin potager.

Le pavillon du gardien

Situé à droite après le portail d’entrée, dont un pilier porte, gravé dans le métal, le nom de « La Cotière », se dresse le pavillon du gardien construit en 1903 comme le reste des bâtiment sur la propriété. Ce petit bâtiment combine à la fois des influences, rustiques, pittoresques et anglo-normandes. Il est couvert par un toit en demi-croupe dans lequel s’ouvre, du côté de l’allée, une lucarne abritée sous un petit toit en croupe. A son angle est, du côté du portail, cette couverture est arrêtée par une tourelle légèrement saillante coiffée d’une toiture en pavillon. S’adossent à celle-ci un escalier droit et un large perron fermé couvert par un toit à trois pans. Ce perron largement vitré est en fait une sorte de loge de concierge à partir de laquelle le gardien pouvait observer les allées et venues des personnes, entrantes ou sortantes, et le besoin faisant, ouvrir ou fermer le portail à la demande. Au pied de ce pavillon et jusqu’après son escalier est aménagée jardinet en rocaille à la façon alpine. Par contre, sous la toiture, et surtout sur le pignon sud-est, c’est-à-dire du côté de la villa, sont simulés des pans-de-bois à la manière anglo-normande.

La débridée

Cadastré en 1866, le plus ancien des bâtiments a subi plusieurs transformations anciennes, notamment avant 1894 alors qu’il appartient au négociant Marc Henri Pasteur, puis la dernière fois en 1903. Il forme d’abord ce que l’on appelle à Genève une « débridée », c’est-à-dire une écurie comprenant une remise pour les voiture, des stalles pour les chevaux de selle ou d’attelage, une sellerie, et un logement pour le palefrenier qui, aux besoins, pouvait la plupart du temps conduire aussi les voitures. Il est situé en face de l’ancienne conciergerie, mais il est masqué aux regards des maîtres et de leurs invités, depuis la maison, par des bouquets d’arbres prévus à cet effet.

Comme le pavillon du gardien en face, donnant à la fois du côté du portail et de l’arrière-cour, se remarque déjà, du côté de la route de Ferney, le logement du palefrenier qui se développe sur deux niveaux : au rez-de-chaussée et sous toit. Du côté de l’allée, lui aussi est précédé d’un perron fermé bien en vue depuis l’allée (probablement ajouté en 1903). Largement vitré, il devait sans doute servir de loge à partir de laquelle le palefrenier, à ces moments perdus, pouvait surveiller le portail et les personnes qui y passaient. Sous fenêtres de cette loge, le mur simule un colombage en croix de Saint-André : là encore une référence anglo-normande que les passants devaient remarquer. Après ce logement vient une remise traversante destinée à abriter une ou deux voitures. Une deuxième la suit, mais qui elle ne s’ouvre curieusement que sur l’arrière-cour. Enfin, viennent deux pièces étroites, l’une avec une porte donnant du côté de l’allée, l’autre à l’opposé, du côté du garage moderne. À l’aplomb de ces trois volumes, c’est-à-dire depuis le logement jusqu’au pignon regardant en direction de la villa, s’étend à l’étage un fenil charpenté et essenté de planches. Sur l’arrière-cour, une porte à deux vantaux permettait de le charger en fourrage. A côté de cette porte, dans le plancher, est pratiqué un abat-foin qui communique étonnamment avec la deuxième remise, celle ne s’ouvrant que sur l’arrière-cour. Cet aménagement amène à penser que cette remise n’en était pas une, mais qu’il s’agissait là bien plutôt de l’écurie proprement dite, et que dessous cet abat-foin se trouvait le râtelier des chevaux. Dès lors, logiquement, les deux pièces adjacentes devaient faire office de sellerie, soit pour les montures, soit pour les chevaux d’attelage.

Garages et salle de squash

Le bâtiment situé au sud-est de la débridée, sous les arbres, à l’abri des regards, est un garage avec salle de squash construit par l’architecte Louis Tréand en 1939. Entre les deux, la cour préexistante est conservée, et sans doute agrandie, afin que les automobiles puissent manœuvrer. En béton, le nouveau bâtiment affecte un plan en forme de « L » avec deux parties bien distinctes. Regardant sur cour, la première est constituée de deux boxes placés côte-à-côte : au premier, sous les pentes du toit, est aménagé le logement du mécanicien dont on voit saillir la grande lucarne. En retour d’équerre, la seconde abrite quant à elle une salle de squash dont l’entrée, surmonté d’un oculus, est percée au sud-ouest, c’est-à-dire du côté de la villa. Etant donné les règles du jeu (fixées et adoptées en 1924), ce terrain couvert n’est pas éclairé par des fenêtres, mais par une verrière zénithale. Par ailleurs, il est ventilé au nord-est et au sud-est par des bouches d’aération pratiquées en toiture à la manière d’une lucarne.

Bien qu’il ait été réaffecté, ce qui aurait pu lui être très préjudiciable, le domaine de « La Cotière » a étonnamment conservé une très grande partie de sa substance ancienne. Certes, il a fallu adjoindre des bâtiments annexes à la villa et des dépendances supplémentaires dans le parc, mais cela n’a guère entravé la lisibilité des bâtiments originels. L’ancienne « débridée » s’est maintenue dans un état de conservation semblant proche de celui qu’elle possédait au début du XXe siècle: on lit encore aisément sa fonction essentielle à une propriété bourgeoise à la campagne et elle constitue, à ce titre, un témoin devenu désormais très rare. Quant à la conciergerie du couple Jaccard-Carrel, elle aussi montre un état de conservation remarquable, permettant aujourd’hui encore d’apprécier sa qualité architecturale, en écho de la maison principale et tout à l’honneur de l’excellent architecte que fut son concepteur, Adrien Peyrot. Enfin, la troisième dépendance, quoiqu’elle ait été édifiée par un architecte habitué à la construction en béton armé, déploie un une série de motifs dérivés des périodes précédentes (une toiture relativement élevée, des lucarnes aux formes diverses). Ces concessions faites pour un architecture aux tendances modernistes se justifient par le désir d’intégrer un ensemble préexistant qui, il faut le dire encore, a miraculeusement survécu aux décennies.

[2].
  1. Données fournies en opendata par le site SITG
  2. Référencé dans le recensement architectural du canton (commune du Grand-Saconnex), accessible sur site du RAC

Partie d'une maison qui recouvre le reste.