Route de Sauverny 223

De geneva wiki
Aller à : navigation, rechercher
Route de Sauverny 223

Route de Sauverny 223, 1290 Versoix

Google maps
rue: Route de Sauverny
secteur : 664400030-Sauverny
type : Habitation
construction : 1971-1980
étages[1] : 2, pour 12.72 mètres.
Carte

Chargement de la carte…

Le hameau du moulin du Pont (dit parfois aussi le moulin Gay), est aujourd’hui composé de huit numéros (n. 211 à 225) : ce découpage moderne ne tient pas compte de la réalité ancienne des lieux qui se sont modifiés au cours des siècles et des années.

Mentionné en 1390, ce moulin ne prend le nom de « du Pont » qu’au début du XIXe siècle, car auparavant La Divonne ne se franchissait là, pour aller à Sauverny de l’autre côté, qu’au moyen d’un gué. Les installations les plus anciennes encore visibles remontent au XVIIIe siècle comme l’attestent deux inscriptions gravées sur les linteaux des installations hydrauliques regardant la rivière : 1737 et 1782. Vers 1800, cet ancien moulin est accompagné en amont d’une ferme qui existe encore (n. 223 et 225), bien quelle ait été un peu transformée. Par la suite, ce noyau central s’étoffe progressivement de constructions diverses : maison d’habitation, remises, etc. qui finissent par donner jour à un véritable hameau. Continuant la même logique qui prévalut au XVIIIe siècle (et peut-être même avant), celui-ci se divise en deux parties séparées par axe central, mi-chemin d’accès, mi-cour commune : le long de La Divonne se situent essentiellement les infrastructures industrielles, tandis que du côté de la route, prises en partie dans la pente, s’élèvent surtout les habitations.

Datant vraisemblablement du dernier tiers du XVIIIe siècle, cette ferme (aujourd’hui divisée en deux numéro (le 223 et le 225) tire habilement parti de la différence de hauteur qui existe, d’un côté, entre la cour du moulin en bas et, de l’autre, du chemin qui passait plus haut : aujourd’hui route de Sauverny. Couverte par un large toit en demi-croupe, côté sud-ouest, elle superpose deux niveaux et compte trois travées. De plain-pied, la première, à gauche, recevait l’entrée de l’habitation et sa fenêtre adjacente, au milieu, la deuxième, la porte de grange et, à droite, la troisième, contre le mur en terre-plein, la porte d’écurie et son jour à côté. A l’étage, au-dessus, s’étirait d’un pignon à l’autre un long fenil auquel trois occuli permettaient une aération constante. Latéralement, les murs de pignon n’étaient percés que deux ouvertures arrondies. C’est en somme la tripartition verticale classique des fermes aux alentours de 1800 qui compte un niveau de plain-pied et un fenil. Un exemple de construction similaire, mais transformée au début du XXe siècle, se trouve en amont, au Martinet, bâtiment numéro 247. Au hameau du Pont, cette ferme traditionnelle fut profondément remaniée au début du XXe siècle pour en faire une maison d’habitation. Si le rez-de-chaussée fut facile à reprendre, au-dessus, le fenil demanda des travaux plus importants. Initialement, seuls trois occuli servaient de bouche d’aération au sud-est : ils sont encore en place. A ces ouvertures du côté de la cour, répondaient, comme déjà dit, deux autres pratiquées dans les murs de pignon : il en reste encore au nord-ouest. Ces deux façades étant donc borgnes, il fallut percer de nouvelles fenêtres tant du côté français, sur trois niveaux, que du côté suisse, mais là sur deux seulement, à cause de la route de Sauverny plus haute que la cour commune d’environ trois mètres. Ces nouvelles ouvertures se caractérisent de deux façons : la première parce que leur encadrement en pierre est régulier et identique d’une fenêtre à l’autre, ce qui induit une mécanisation perfectionnée dans le sciage et la taille de la pierre ; le second parce que, chaque linteau est en arc délardé, de manière systématique et répétitive, ce qui demande là aussi une production calibrée et des pièces usinées. Il suffit de comparer ses ouvertures standardisées avec l’ancienne porte du logement de la ferme qui - condamnée peut-être au même moment -, conserve son linteau ancien droit.

Malgré les transformations qu’elle a subies, dans ce cadre privilégié au bord de la Divonne, en amont des forges du Martinet, cette ancienne ferme joue un rôle prépondérant dans la valeur d’ensemble que le hameau du Pont conserve encore aujourd’hui. Ainsi que les autres bâtiments qui constituent ce site paysager privilégié, elle témoigne d’une phase importante de l’architecturale rurale et industrielle encore conservée dans le canton.[2]
  1. Données fournies en opendata par le site SITG
  2. Référencé dans le recensement architectural du canton (commune de Versoix), accessible sur site du RAC

Partie d'une maison qui recouvre le reste.